"A Mayotte, tant pour les personnes, les biens que les statuts, l’INSÉCURITÉ est la règle ! "
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Depuis des années le SNES-FSU Mayotte lance des alertes sur l’insécurité, le livret d’accueil est très explicite sur ce sujet (À Mayotte l’insécurité est la règle). On nous a suffisamment reproché d’avoir donné une mauvaise image de Mayotte ! Avant même la constitution de l’intersyndicale, la FSU avait déjà déposé son préavis de grève pour le 22 février afin de donner une réponse syndicale à l’anxiété légitime apparue notamment depuis l’affaire de Kahani.
Le SNES est un syndicat de principes avec des mandats. Tout en comprenant plus que tout autre la légitimité de ces préoccupations car nous vivons tous dans l’insécurité, nous rappelons dans ce communiqué en pj nos valeurs qui excluent de désigner une communauté comme responsable de la situation. Nous ne pouvions pas d’une part cautionner des dérives et amalgames d’autre part en rester sur un aspect purement protestataire et enfin ne pas envisager la question des revendications pour les personnels d’où notre prudence à nous engager dans un premier temps. Nous resterons très attentifs sur ces trois points.
Cependant, nous nous rendons compte, qu’une fois de plus la réponse du gouvernement (celle de la ministre des outre-mer) aux revendications de l’intersyndicale est très insuffisante voire méprisante. Or la question de la sécurité dans et aux abords des établissements scolaires a été à l’origine du mouvement actuel, et particulièrement l’attaque du lycée de Kahani par des bandes de jeunes. C’est pourquoi des solutions éducatives à la délinquance juvénile doivent être proposées. Quel est ce réseau d’éducation prioritaire où l’État investit moitié moins par jeune et par an qu’en métropole ? Quand le gouvernement se décidera-t-il à développer une politique de lutte contre les exclusions scolaires au sens large (voir communiqué en pj) notamment par l’augmentation du nombre d’agents titulaires dans tous les domaines du service public d’éducation et particulièrement le social ?
D’où l’exigence de rattrapage au sens large pour tous les services publics de Mayotte, d’une politique d’attractivité pour les titulaires et d’un plan de titularisation pour les contractuels. La FSU ne peut rester à l’écart de ce qui se passe, au risque de voir oublié le volet éducation. S’engager dans ce mouvement social afin d’exiger une action déterminée du gouvernement dans le domaine éducatif pour lutter contre les phénomènes de délinquance juvénile nous parait indispensable.
A noter que la décision annoncée en pj de s’associer au mouvement, a fait l’objet d’une large concertation au sein des syndicats de la FSU Mayotte.